S'occuper de la vacance. Actes de la 55e Ecole urbaine de l'ARAU
La réhabilitation de la ville pour ses habitants et par ses usagers
A réceptionner en nos bureaux (rue du Midi 165, 1000 Bruxelles). Pas d’envoi postal.
Résumé
Construire la ville sur elle-même, avec sobriété et compacité, est la nouvelle vision consensuelle de l’urbanisme contemporain. Rappelons que c’est aussi un vieux combat des luttes urbaines historiques et des associations qui y ont pris part depuis 55 ans ! Ces enjeux urbains trouvent cependant un ancrage neuf. Limites des ressources en matériaux, limites énergétiques, limites de l’artificialisation des sols… : autant de contraintes qui nous obligent à revoir la manière de densifier la ville, et à « rentabiliser » la richesse déjà construite, pour mieux la partager.
La « croissance urbaine » (production de logements, intensification des usages) – quand elle est encore assumée et désirée – doit donc principalement se satisfaire des ressources bâties. À Bruxelles, comme dans de nombreuses autres villes, une proportion sensible d’espaces et de bâtiments sont abandonnés, sous-occupés, sous-exploités ou encore financiarisés… selon les problématiques en jeu. Couplée à une politique de réhabilitation, cette vacance, qu’elle concerne les bâtiments de bureaux, de logements, ou encore des équipements ou infrastructures publics, est souvent perçue comme un potentiel et un moyen d’action permettant de restreindre le besoin en nouvelles constructions : il serait alors possible d’« augmenter » la capacité d’accueil de la ville sans trop alourdir son empreinte environnementale et, pourquoi pas, en rencontrant des politiques sociales.
Cette projection économe en énergie présuppose et amène sur la table de nombreuses interrogations : à quel point une partie de la ville existante serait-elle réellement sous-utilisée ? Dans un contexte global d’urgence climatique mais aussi local de fracture sociale préoccupante, quels leviers cibler pour un meilleur investissement public et privé dans les projets de réhabilitation ? La richesse urbaine héritée, mériterait-elle une meilleure répartition territoriale et sociale ? Les lieux abandonnés doivent-ils être plutôt la cible d’une planification systématique ou bien d’un urbanisme plus tactique et expérimental, reposant sur des initiatives citoyennes ?