Rue de la Pacification : disparition programmée d’une des plus vieilles maisons du quartier

Rue de la Pacification : disparition programmée d’une des plus vieilles maisons du quartier

Au n°73 de la rue de la Pacification (Bruxelles), un projet prévoit la démolition d’une maison néoclassique pour la remplacer par une habitation unifamiliale. L’état actuel de la maison laisse peu de doute quant à la possibilité de la rénover, ce que l’ARAU déplore. Néanmoins, on pourrait espérer que l’aspect de la nouvelle construction serait mieux intégré aux alentours : la rue de la Pacification, et sa perpendiculaire, la rue du Berceau, offrent en effet une belle cohérence stylistique en présentant des alignements de bâtiments néoclassiques. Tel que prévu par le projet, la nouvelle construction s’intègrerait fort mal à cet environnement.

L’ARAU ne peut cautionner la négligence ayant mené au délabrement avancé de cette maison. Rappelons qu’elle est sans doute parmi les plus anciennes du quartier, mais aussi de la rue : construite avant même qu’un plan d’alignement soit adopté pour la rue de la Pacification (en témoigne son retrait par rapport à l’alignement et le niveau très bas du rez-de-chaussée par rapport au trottoir), elle date vraisemblablement des années 1830 !

On insistera aussi sur le fait que ce style néoclassique est caractéristique des communes de la première couronne bruxelloise : caractérisé par sa grande sobriété en termes de décor, il s’agit d’un style très répandu, ce qui a contribué à sa banalisation. Les constructions néoclassiques sont donc malheureusement encore très mal protégées à l’heure actuelle, qui plus est lorsqu’il s’agit de « simples » maisons ou petits immeubles de rapports.

Ces dernières années, de nombreuses demandes de permis concernaient en effet la démolition de maisons néoclassiques (place Masui, chaussée de Haecht, rue de la Pacification – encore, …) ; si les permis n’ont pas tous été accordés, ces demandes témoignent du peu de considération des promoteurs vis-à-vis des bâtiments ciblés… et du manque de protection dont ils sont victimes ! Il convient donc de rester vigilent face à de tels projets, au risque de voir ce patrimoine caractéristique disparaitre à petit feu.

En rendant hommage à l’une des plus anciennes maisons du quartier, l’ARAU demande de revoir le projet pour proposer une nouvelle construction mieux intégrée, plus en phase avec l’aspect général des rues du Berceau et de la Pacification et, pourquoi pas, un projet qui rappellerait l’antériorité de la maison bientôt disparue.