Grand Hospice : l’occupation temporaire, outil d’occultation de l’incurie de la Ville ?

Grand Hospice : l’occupation temporaire, outil d’occultation de l’incurie de la Ville ?

L’ARAU demande à la Ville de Bruxelles de prendre ses responsabilités pour qu’elle s’investisse enfin dans le projet de restauration de ce site classé, propriété publique  (CPAS) qui subit actuellement une forte pression liée aux usages développés par l’occupation temporaire. Dans un état de délabrement inquiétant, l’hospice Pachéco mérite un programme de réhabilitation qui redéploie une réelle fonction sociale forte et qui respecte le patrimoine arboré qu’il abrite : un véritable écrin de verdure en plein centre-ville !

Jeudi 13 juin se terminait l’enquête publique relative à divers travaux réversibles au sein du Grand Hospice Pachéco (quartier du Béguinage), dans le cadre de son occupation temporaire, qui a cours depuis 2021. Coordonnées par Pali-Pali, association spécialisée dans l’occupation temporaire, les activités temporaires devaient initialement durer jusque décembre 2023, sauf prolongation. Afin de lancer rapidement ces nouvelles activités, les locaux nécessaires avaient été remis en état et sécurisés, et ce sans demande de permis d’urbanisme. Or le changement de législation concernant les occupations temporaires (arrêté du 17 mars 2022) oblige désormais à introduire une demande de permis lorsque des occupations temporaires prennent place dans ces sites classés. L’occupation temporaire du Grand Hospice se retrouve donc ainsi dans une situation d’infraction urbanistique, actée par un PV d’infraction en juin 2022 qui demande de mettre fin à cette situation infractionnelle dans les plus brefs délais. C’est dans ce cadre que prend place la présente enquête publique : il s’agit d’une demande de permis unique pour l’occupation temporaire d’un site classé, destinée à régulariser la situation !

Ce lieu remarquable mérite une restauration d’urgence et une destination sociale, conforme à sa vocation historique, visée sociale qui n’est absolument pas devenue obsolète aujourd’hui. L’occupation temporaire n’a pas pour vocation de sous-traiter la politique événementielle de la Ville et de devenir une succursale de Brussels Major Events pour petits événements. Les activités « temporaires » organisées par l’association actuellement sur place ne devraient pas se déployer pour pérenniser les manquements de la Ville à l’égard d’un site classé. Les fonctions récréatives, avec leur succès, légitiment l’absence d’entretien et donnent à la Ville un alibi permettant d’occulter son absence de gestion. Les autorités bruxelloises doivent prendre leurs responsabilités pour restaurer ce site classé exceptionnel avec respect à l’égard de sa fonction sociale historique, mais aussi du patrimoine vert qu’il abrite, et des riverains qui le côtoient !

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Photo de couverture (c)Urban.brussels