A Ixelles, le premier échevin annonce avec enthousiasme la réouverture au trafic automobile de la jonction entre les deux étangs d’Ixelles…
Pourtant, il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir : les blocs qui avaient été placés square du Souvenir permettent actuellement d’empêcher le passage des voitures de l’avenue des Éperons d’Or à l’avenue du Général de Gaulle. Cette mesure visait à réduire le trafic de transit dans un optique d’apaisement.
La suppression de cet aménagement a de quoi inquiéter : bien que cette manœuvre semble anecdotique, elle est sans doute la première d’une longue série. Juste à côté, l’avenue du Général de Gaulle, actuellement en cul de sac pour les automobilistes (grâce au placement de potelets), devra faire l’objet d’un nouvel aménagement « avec des espaces pour chacun des transports ». Exit donc la zone cyclo-piétonne.
C’est en effet le début du détricotage des mailles apaisées mises en place sous la dernière législature, opération pour le moins rétrograde et qui semble déjà à l’œuvre dans certaines communes, où la croisade contre le plan GoodMove a été le principal argument de campagne de certains partis.
Ironie du sort : en prenant cette mesure favorable à la circulation automobile (et à toutes les nuisances qu’elle implique, notamment en termes de qualité de l’air), le premier échevin indique que cela permettra « à des artères résidentielles, comme l’avenue Géo Bernier, par exemple, de pouvoir RESPIRER »…
Faire table rase des mesures prises par la précédente législature est un véritable acte antidémocratique et un retour en arrière insoutenable en matière de mobilité, de qualité de l’air, de sécurité routière et de meilleur partage de l’espace public. Les habitants ont droit à un air sain, les quartiers à des espaces publics libérés de la pression automobile, débarrassée du trafic de transit. Le concept de mailles apaisées qui a fait ses preuves dans de nombreuses villes, à l’étranger comme en Belgique, constitue un des meilleurs leviers pour diminuer la pollution et améliorer la qualité de vie des habitants. Défendre la voiture plutôt que ses concitoyens et leur environnement, est-ce réellement un programme politique digne et réfléchi ? Les Bruxellois méritent mieux qu’une politique axée sur de purs coups de com irresponsables !