Choisir la ville, mobiliser ses ressources !

52e Ecole urbaine de l’ARAU
En visioconférence les 24, 25 et 26 mars de 20h à 22h

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Programme

La crise sanitaire, accélérateur de tendances ?

Mercredi 24 mars (20h-22h)
 
L’exode urbain des classes populaires : parcours résidentiels
Sarah De Laet, Géographe, Inter-Environnement Bruxelles
 
La promotion immobilière face aux évolutions sociales et réglementaires
Pierre-Alain Franck, Administrateur de l’Union Professionnelle du Secteur Immobilier
 
Le télétravail peut-il bouleverser l’impact de la mobilité sur la ville ?
Benoît Laine, Expert, cellule transport, Bureau Fédéral du Plan
 

Les inégalités d’accès aux ressources de la ville

Jeudi 25 mars (20h-22h)

La ville de proximité : la mixité des fonctions garantit-elle la diversité des usages au sein des quartiers ?
Priscilla Ananian, Professeure, Observatoire des milieux de vie urbains – Université du Québec à Montréal

Mobilités et (in)justice sociale
Frédéric Dobruszkes, Enseignant-chercheur à l’ULB-IGEAT

Non-recours aux droits et services des Bruxellois.es précarisé.es : nœuds et enjeux d’accessibilités
Laurence Noël, Collaboratrice scientifique – Observatoire de la Santé et du Social

De la fabrique de la ville aux savoir-faire de l’urbanité

Vendredi 26 mars (20h-22h)

L’urbanité au défi de nouvelles territorialités
Thierry Paquot, Philosophe et urbaniste

(Ré)apprendre à pratiquer la ville : comment participer à l’urbanité
Matthias Lecoq, Chercheur associé à l’université de Genève et responsable de concertation à l’Etat de Genève

Comment défendre une ville plus juste face aux menaces qui pèsent sur l’urbanité ?

La crise sanitaire, accélérateur de tendances ?

La crise sanitaire que nous vivons a mis en exergue de nombreux problèmes structurels que rencontre Bruxelles. Elle pourrait également agir, directement ou indirectement, comme accélérateur d’une série de tendances déjà à l’œuvre. Ainsi, le rejet de l’urbanité, historiquement bien ancré en Belgique, risque de se renforcer sur base de perceptions plus ou moins fondées à propos de la ville (densité, pauvreté, carence en espaces verts, insalubrité et « foyer d’infection »).

Une amplification de l’exode urbain, non seulement des classes moyennes mais aussi des classes populaires confrontées à la flambée des prix de l’immobilier, peut sérieusement s’envisager. Dans le même temps, le tandem télétravail-commerce en ligne menace des fonctions historiques de la ville (commerces, bureaux) en leur offrant plus de possibilités de délocalisation (voire de « dématérialisation »), ce qui amène notamment à questionner l’adéquation de la production immobilière actuelle.

Les effets de ces mutations se feraient également sentir au niveau des habitudes et des pratiques de déplacement, déjà en pleine évolution : comment la politique de mobilité doit-elle s’adapter à ces changements ou viser à les « encadrer » ?

Les inégalités d’accès aux ressources de la ville

Les manifestations d’un détournement accru de l’urbanité ne doivent toutefois pas faire oublier que la ville dispose d’énormément de ressources, de « capitaux » humains, culturels, infrastructurels, économiques, immobiliers… Encore faut-il en garantir l’accès à tous.

La ville de proximité, où les différents services du quotidien se trouvent à « portée de main » dans chaque quartier, est vantée dans tous les projets de planification. La mixité des fonctions qu’elle offre est-elle pour autant un gage de la diversité des usages ?

La politique de mobilité doit quant à elle permettre l’accès aux autres quartiers et aux « pôles d’activité » (santé, enseignement, travail, loisirs…) depuis l’ensemble de la ville et par tous, sans créer d’inégalités. L’organisation actuelle du réseau de transports en commun permet-elle d’assurer la mission de service public universel qu’on attend d’eux ?

Même en disposant d’une densité et d’une diversité de services et de fonctions à l’échelle des quartiers ainsi que de moyens de transport efficaces à l’échelle de la ville, des problèmes d’accessibilité persistent. En effet, de nombreux Bruxellois, particulièrement les plus précarisés, ne recourent pas aux services auxquels ils ont pourtant droit : quels sont les obstacles qui les en empêchent ?

De la fabrique de la ville aux savoir-faire de l’urbanité

Les évolutions mises en évidence et/ou accélérées par la crise sanitaire ne sont pas seulement des menaces mais aussi des opportunités de repenser ce qui fait ville. Au-delà des aspects « matériels » de la fabrique de la ville (où construire quoi pour qui ?), il faut s’interroger sur ce qui constitue « l’esprit des villes » (selon la formule de Thierry Paquot) et ce qui permet d’affirmer, comme l’ARAU le soutient, que « l’air de la ville rend libre ». Autrement dit : quelles ressources (matérielles et immatérielles, physiques et politiques) la ville offre-t-elle… et que les autres territoires n’offrent pas ?
Pour tenter d’y répondre, (ré)apprendre à pratiquer la ville, se demander comment participer à l’urbanité, dans notre quotidien mais aussi politiquement, est une voie qui mérite d’être empruntée.