Plus d’un million de mètres carrés de bureaux vides : la Région ne peut pas laisser passer cette opportunité !

Plus d’un million de mètres carrés de bureaux vides : la Région ne peut pas laisser passer cette opportunité !

Bruxelles connaît depuis de longues années une pénurie chronique de logements abordables ; dans le même temps, elle fait face à des impératifs écologiques tels que la diminution drastique des émissions de gaz à effet de serre et la limitation de la bétonnisation. Dans ce contexte, disposer de plus d’un million de mètres carrés de bureaux vides est une opportunité à ne pas laisser passer. D’une part, la disponibilité de ce stock permet d’éviter la construction de bureaux neufs, synonyme d’émissions de CO2 bien plus élevées que la rénovation, et de bétonnisation de la ville, bétonnisation qui dégrade le cadre de vie de quartiers où la densité excessive et le manque d’espaces (ou)verts menacent l’habitabilité. D’autre part, la conversion de ces bureaux vides permettrait de répondre, en partie, au manque de logements abordables. La « loi du marché » à jusqu’à présent permis la création de plus de 1.250.000 m² de logements à partir de bureaux vides (entre 1997 et 2022), soit environ 12.500 logements… mais presque aucun logement abordable (seulement 0,6 % de logements « à caractère social » sur les années 2021 et 2022 !). Outre son incapacité à produire du logement abordable (et pas uniquement dans le cadre de transformations de bureaux), la « loi du marché » conduit aussi à la construction de bureaux neufs malgré l’abondance de surfaces disponibles qui mériteraient d’être réhabilitées. La Région a dans ses mains une série d’outils pour pallier les manquements du marché ; la secrétaire d’Etat en charge de l’urbanisme, Ans Persoons, a d’ailleurs récemment déposé deux projets de réformes intéressantes (bien que loin d’être parfaites) sur la table du gouvernement. La prochaine majorité aura la responsabilité d’améliorer et de finaliser ce travail et, plus largement, de définir une vision et de la traduire en mesures contraignantes plutôt que tenter de « convaincre » la promotion immobilière privée à coups des négociations au cas par cas.

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